Energies renouvelables

METHAN

Les méthaniseurs prévus sur le territoire du PNR et en particulier au Perchay :
un sujet complexe qui occupe beaucoup les esprits des Vexinois depuis quelques mois.
Nous avons interrogé à la fois les représentants du P.N.R. et de G.R.D.F.
et le président du collectif "Demain le Vexin".
Un Maldestorien s’exprime par ailleurs sur les énergies renouvelables.

 

 PLANENERGIETERRITORIAL

En introduction, permettez-moi de souligner un malentendu : abandonnons l’idée que renouvelable signifie sans défaut.. Le solaire confisque champs agricoles et forêts. L’hydroélectrique inonde des terres et entraîne une perte de biodiversité. L’éolien dégrade les sols, consomme beaucoup de métaux et perturbe la vie de certaines espèces. Un comité scientifique du Ministère de l’Environnement déclare ne pas souhaiter que les énergies renouvelables se développent au détriment de la biodiversité. Néanmoins, il nous faut bien choisir celles qui présentent, selon nous, le moins d’inconvénients ...

La méthanisation permet de produire de l’énergie par la dégradation des matières organiques. Sous l’action de bactéries, une partie du carbone contenu dans les matières premières est transformée en biométhane. Ce projet est effectivement inscrit dans la Charte du P.N.R. (article 9-2) approuvé en 2008, confirmé en 2015 par le Plan Climat Energie Territorial.

C’est aujourd’hui l’Etat qui, par ses services, décide du lieu d’implantation des méthaniseurs (cinq à prévus à court terme dans le Vexin). Le site du Perchay a été retenu en raison du projet porté par douze agriculteurs, dont quatre porteurs du projet, propriétaires de terres voisines du village, tous prêts à fournir les C.I.V.E. (Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique) au méthaniseur.

L’agriculture est une activité économique comme une autre, soumise aux lois de la rentabilité. Saluons ici le dynamisme, la prise de responsabilité et le niveau de formation de ces nouveaux paysans qui imaginent une solution aux problèmes énergétiques et environnementaux de ce début de siècle ! Mais Il va de soi que cette implantation dans le territoire agricole doit être acceptée par les populations du Parc Naturel Régional et s’intégrer le mieux possible dans le paysage.

Aujourd’hui, grâce à certaines avancées technologiques (drones, g.p.s.) les pratiques agricoles sont plus respectueuses de l’environnement (agriculture raisonnée, de précision par des analyses de sol...). La méthanisation peut apporter un plus à celles-ci, car seules les parties aériennes des C.I.V.E. vont alimenter le méthaniseur ; les parties souterraines restent en place et contribuent à l’enrichissement (indispensable) de la vie microbienne du sol.

L’engrais azoté, fabriqué à partir de gaz fossile, représente aujourd’hui 42% des émissions totales de gaz à effet de serre de l’agriculture. Les C.I.V.E. Et les C.I.P.A.N. (Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrate) peuvent remplacer une partie de ces engrais azotés par le résidu de la méthanisation, le digestat. Enfin, les plantes - grâce à la photosynthèse - permettent de soustraire du CO2 accumulé dans l’atmosphère.

Choisir une énergie verte, c’est choisir un certain type de transformation avec des avantages certains -et des inconvénients inévitables (par exemple, la consommation électrique). Ce digestat a un avantage, celui de retourner aux champs et de permettre le stockage du CO2 dans le sol. Quant au CO2 contenu dans le biométhane, il est capturé en fin de méthanisation.

En refusant l’utilisation des boues de stations d’épuration (qui contiennent métaux lourds et résidus pharmaceutiques) dans le processus de méthanisation, le P.N.R. est cohérent dans son rôle d’encadrement du développement de l’énergie verte. Il n’est pas favorable à l’éolien. La géothermie n’a aucun sens sur son territoire. Le photovoltaïque est à l’étude, mais il lui faudra veiller à la protection des paysages comme des abords des monuments historiques !

Limiter les gaz à effet de serre reste, certes, une équation difficile à résoudre. La méthanisation est plutôt bien adaptée à notre région de culture et d’élevage, d’autant que l’on ne supprime aucun hectare de terres agricoles. Evitons toutefois de trop miser sur des cultures susceptibles d’être mises à mal par un climat à la dérive. Le rapport du G.I.E.C. (Groupement Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), créé en 1988, nous informe qu’à partir de 3°C de réchauffement, la planète sera confrontée à une insécurité alimentaire généralisée.

Dernières remarques : le transport des marchandises doit rester vertueux, ne pas devenir un inconvénient majeur. Pensons aux résidents de nos si beaux villages ! il nous faut réduire encore plus le bilan carbone global de l’unité de méthanisation en verdissant le carburant des camions et tracteurs, ainsi que l’électricité utilisée. C’est, semble-t-il, à l’étude !

                                                                                                                                           Un Maldestorien, Francis Gagnaison.

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