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Ce château a été édifié pour sa partie faisant face à l'allée des tilleuls au XVIIe siècle, et a été complété par la partie centrale, inachevée, au XVIIIe siècle. La façade principale tournée vers le village, est précédée d’une cour et d’une grille de fer forgé  portant les initiales C.R. : Charles de Rancher. La cour d’honneur est limitée d’une côté par le château du XVIIe siècle formant l’aile, de l’autre par la chapelle et l’Audience, bâtiment où était rendue la justice.

Le pavillon, face à la grille, dans le plan primitif, devait être destiné à devenir le centre du château. Le tympan de ce pavillon porte deux écussons et armoiries accolés et surmontés d’une couronne de marquis : ce sont les armes des familles de Rancher et du Vicomte de Blangy que l’on retrouve également du côté du parc (oeuvre de M. Zéphir Paysan de Magny-en-Vexin, 1818).
Cette chapelle a été construite par Messire Antoine de Rancher, conseiller du Roi en sa Cour de Parlement, lieutenant pour Sa Majesté en la province  du Berry. La bénédiction a eu lieu en 1738.

Elle a servi d’église paroissiale pendant plusieurs années avant l’édification de l’église actuelle. Tous les ans à la Fête Dieu, les fidèles s’y rendaient en procession pour les Vêpres. A la Libération, en août 1944, le culte a été de nouveau célébré au château mais, cette fois, dans l’une des pièces de réception du pavillon central, en attendant que soit réparée l’église, meurtrie par la guerre. Ce bâtiment, situé en pendant de la chapelle où se trouvait l’horloge, s’appelait l’Audience. C’est là que se rendait la justice. Dans le sous-sol de l’Audience, auquel on n’accède plus aujourd'hui, se trouvait une prison dotée d'anneaux scellés dans la muraille auxquels auraient été enchaînés les prisonniers. Cette version historique parait peu vraissemblable à l'actuel propriétaire des lieux, M. Fradin, qui a procédé à plusieurs excavations sans retrouver lamoindre trace qui accréditeraitcette thèse.

Les communs du château sont édifiés dans la cour perpendiculaire à la cour d’honneur, derrière la chapelle et l’Audience, et se prolongent jusqu’à la grille qui donne sur la route d’Arthies, bordée de tilleuls. Un superbe "colombier", en pierres de taille, qui daterait du XIXe siècle, domine l’ensemble.

Le parc, d’une superficie de douze hectares aurait été dessiné par Le Nôtre(1613-1700), surnommé"le jardinier des rois"  surtout connu pour avoir dessiné le plan du parc du château de Versailles. ne partie de ses murs d'enceinte, longtemps effondrés,  ont été restaurés récemment . Le promeneur qui, à la sortie du village, prend le chemin de l’étang, peut remarquer le "pas de loup", fossé creusé dans le mur d’enceinte: celui-ci faisait office, comme son nom l’indique, de piège à loup, l’animal ne pouvant en ressortir après y être tombé en longeant le mur, en quête d'une brêche... La tradition orale veut que le dernier loup ait été aperçu à Maudétour en 1865.

Le fond du parc est traversé par un ruisselet qui prend sa source dans le bois "des Coutumes", où se trouvait l’ancien lavoir du même nom, et se jette dans la ravine "Saint Thomas". Au début du parc, sur la gauche, après la chapelle, se trouve une pièce d’eau, jouxtant le potager, qui a rendu de grands services autrefois au moment des gels pour remplir la glacière, sise en bordure de la cour d’honneur avant l’Audience  face à la mairie. L’aspect extérieur de cette glacière est celui d’une termitière, l’aspect intérieur, celui d’un oeuf gigantesque dont la moitié supérieure est au-dessus du niveau du sol, recouverte de terre et de végétation. Elle contenait environ cent m3 de glace, apportée en morceaux réunis sur place en un seul bloc par l’addition de quelques seaux d’eau bouillante. Cette glace s’y conservait jusqu’en  juillet/août. Elle servait à la vie quotidienne des  châtelains et aux habitants du village lorsque les médecins ordonnaient l’usage de la glace pour soigner certaines maladies.

Dans son mémoire intitulé A propos d’un Van Loo et d’un Larguillière, lu à la réunion des sociétés des Beaux Arts en avril 1906, M. Léon Plancouard, auteur de différents autres Documents pour servir à l’étude de l’Histoire du Pays d’Arthies a pu reconstituer l’élégance et la richesse du château de Maudétour au milieu du XIXe siècle, grâce à l’inventaire dressé le 2 novembre 1848 par Maître Desanne, notaire à Paris, 8, rue Louis Le Grand, comme exécuteur testamentaire de Mme veuve Joseph Roch, née Marie-Louise, Georgette Saroug, testament du 6 février 1845.

Outre ces tableaux de famille, notre Léon Plancouard, la toile magistrale était un tableau de Louis XV par Jean-Baptiste Van Loo (1684-1745),  très disputé à la vente de 1868. Ce tableau, aux dimensions énormes, couvrait le fond du salon. Il a dû être exécuté sur ordre du roi pour être offert à son courtisan, le comte Antoine de Rancher, conseiller en 1720 à la 2e Chambre des enquêtes au Parlement de Paris, seigneur de Maudétour, la Bretêche et Mézières.

Antoine de Rancher, né en 1695, est décédé en 1779. Il avait vendu sa charge en 1747 et avait été nommé conseiller honoraire la même année. Il fut de ceux qui ne sont le plus occupés de la route nationale N14 de Paris à Rouen, à tel point que les habitants de Magny lui ont voté des remerciements par délibération du 4 mars 1765. A signaler aussi, écrit l’ami Léon, la toile qui était accrochée dans l’escalier et qui représentait Noble homme Prieur de Notre-Dame Guillaume de Rubentel au prieuré de Courtenay en 1593.

Figurait enfin dans le salon un portrait représentant M. Charles, Paulin de Rancher (1793-1866).

Après plusieurs changements de propriétaire au cours du 20ème siècle, il faut attendre 2006, pour voir revivre le château de Maudétour. Les nouveaux propriétaires ouvrent, en janvier 2010, cinq chambres d’hôtes de grande qualité dans l’aile XVIIème .

Classé monument historique depuis 1947, le château  est situé au centre de Maudétour. On l'aperçoit dès l'entrée du village et même en amont, depuis la route de Magny-en-Vexin. Repris en mains de façon magistrale à partir de 2006, ainsi que les communs, par ses nouveaux propriétaires,  M. et Mme Fradin, il offre un choix de services variés que vous pouvez découvrir sur son site:

Interrogé sur l'oeuvre réalisée, M. Fradin précise :

Les travaux ont été effectués sous le contrôle du Ministère de la Culture (DRAC Ile-de-France) et sous la responsabilité de M. Pierre-André Lablaude (ACMH). Ceux-ci se sont étalés sur une période de douze ans, entre 2006 et 2018. Ils ont permis de restaurer successivement : le château lui-même (parties XVII ème et XVIIIème siècles) puis l’ensemble des communs : chapelle, audience, écuries, « colombier » (et non « pigeonnier ») , fruitier, soit une surface couverte totale de plus de 2.750 m², ainsi qu’une grande partie du parc.

Désormais le château de Maudétour et ses communs sont en grande partie dédiés à des activités d’hébergement (chambres d’hôtes, gîtes) et d’organisation de réceptions (mariages, séminaires…).

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